Collectif Urgence Planétaire de Côte d\'Or

Rencontres avec les candidats aux municipales 2008 (Grand Dijon)

I- Droits des migrants :

Tous les candidats rencontrés disent considérer l’immigré de leur commune comme tout autre citoyen. En théorie ils sont plutôt favorables au vote des immigrés aux élections locales, mais la décision ne relève pas de leur niveau de responsabilité. L’ancienneté minimale souhaitée de résidence sur la commune donnant droit à participation aux élections, varie de 5 ans à 10 ans.

 

Aucun candidat ne veut créer une commission municipale spécifique « immigrés », jugée trop discriminatoire mais certains souhaitent les intégrer dans des commissions extra municipales comme « la lutte contre les discriminations » (à Dijon) ou favoriser la reconnaissance et le travail avec des associations d’immigrés (Quétigny).

 

Tous se disent attentifs aux dérives de type mariage forcé ou mariage blanc, mais sont très prudents ou hostiles à un signalement systématique aux services de l’Etat. Ainsi F. Rebsamen et M. Bachelard ont demandé aux employés des services de leur mairie de leur signaler tout cas qui leur paraît ne pas être conforme à la réglementation et ce sont eux qui prennent la responsabilité de prévenir ou non les services de l’Etat.

A Dijon, la mairie participe à la plateforme d’accueil et d’orientation des nouveaux migrants ; F. Rebsamen fait part de son inquiétude quant à la pérennisation de cette plateforme, l’Etat envisageant de se désengager financièrement.

 

 

II- Climat et énergie


On note un consensus partiel entre les candidats, qui montre que la prise de conscience est générale sinon suffisante, et que des réalisations sont en marche à des degrés divers, modestes mais significatifs, ou plus ambitieux et engageant profondément l’action municipale.

Plusieurs candidats  adhèrent aux actions menées par leurs adversaires politiques, s’y associent dans le cadre de communautés de communes, ou pensent les poursuivre ou les accentuer s’ils leur succèdent. L’existence ou la création d’un poste d’adjoint à l’environnement est souvent mentionné. Proches du terrain et ayant de réelles opportunités d’action locale, les élus et candidats municipaux paraissent plus engagés que les élus et candidats à la représentation nationale, encore partiellement dépassés par les enjeux planétaires dans les domaines des énergies et de l’environnement.

 

1. Lutte contre l’effet de serre et les émissions de gaz à effet de serre :

Les réalisations du Grand Dijon sont citées par plusieurs maires ou candidats : usine d’incinération rejetant trop de CO2 mais efficace par rapport aux autres polluants et couplée sur la production d’électricité. Unité de tri des déchets recyclables relocalisée à proximité de Dijon et économisant ainsi des transports. Participation des communes de la périphérie au développement des transports en commun, location de vélos, sauvegarde des cheminements piétons lors de la création de lotissements… Des candidats déplorent cependant que le recours à l’automobile reste ancré dans les mentalités même lorsque l’offre de transports en commun est performante ; des actions de sensibilisation seraient nécessaires…

 

Une commune de la périphérie dijonnaise a réalisé une chaufferie commune à des logements et à la piscine, avec cogénération d’énergie électrique, et qui doit être convertie au chauffage au bois.

Dans plusieurs communes, au fur et à mesure des rénovations de bâtiments municipaux, des efforts sont menés pour limiter les déperditions d’énergie, mettre en place des chaudières plus performantes ou, pour certaines, passer à l’énergie solaire. Les rénovations de l’éclairage public se font fréquemment avec des lampes moins consommatrices ou des lampadaires plus espacés.

 

La construction de logements sociaux, ou leur renouvellement par tranches après démolition, font entrer en jeu soit des normes Haute Qualité Environnementale, soit des objectifs moins ambitieux résultant d’un compromis avec la nécessité de ne pas trop alourdir les loyers.

L’encouragement au compostage concerne surtout l’habitat pavillonnaire. Des communes accordent une aide aux installations faisant appel aux énergies renouvelables dans l’habitat privé.

Les municipalités ont peu de pouvoir sur la qualité environnementale des entreprises s’installant sur leur territoire. Seule une équipe qui n’a pas été élue était porteuse d’un projet d’ « écoparc » d’activités faisant appel à des implantations d’entreprises prenant des engagements environnementaux et éthiques.

 

 2. Pollution terrestre :

Plusieurs élus ou candidats veulent diminuer  l’utilisation des pesticides. Un maire signale en utiliser 30 % de moins que la moyenne des communes. Un candidat envisage de les supprimer à terme, les espaces verts ne comportant pas d’enjeux de rendement. Une commune attend que certains gazons se soient resemés naturellement avant de les faucher…cela demande aussi une sensibilisation des administrés pour accepter de petites entorses à l’esthétique. Des élus participent à une commission du Grand Dijon réfléchissant au remplacement des pesticides par d’autres pratiques.

 

 3. L’eau :

Plusieurs communes récupèrent l’eau de pluie pour l’arrosage municipal ou l’envisagent et apportent une aide aux particuliers pour l’acquisition de réservoirs. Une candidate mentionne la volonté de conserver la maîtrise de la gestion de l’eau mais aucune position ferme vis-à-vis d’un contrôle des profits générés par la gestion privée de l’eau n’est affirmée.

 

 4. Déchets :

Un maire note que le tri sélectif peut encore être amélioré par une information des citoyens, après analyse des échecs. Aucune tarification visant à favoriser les quartiers « bons trieurs » n’est cependant envisagée.

 

 5. Alimentation :

L’approvisionnement de la restauration collective en produits exclusivement « bio » n’est pas encore à l’ordre du jour. Les projets et les réalisations vont de la suppression de la viande de porc par souci de non-discrimination à la création d’une cuisine centrale améliorant la gestion et à la recherche de circuits d’approvisionnement courts. Un candidat propose l’ouverture d’un marché bio et exotique  à la demande des populations immigrée.

 

 6. Education :

Des efforts sont faits pour sensibiliser les citoyens adultes ou les encourager financièrement à des pratiques responsables. Dans le domaine scolaire, il est difficile de recenser les actions des enseignants. Un candidat note que le « trottibus » ou déplacement à pied donnerait aux enfants des habitudes pour l’avenir.

 

 7. Aides financières :

Les communes ne peuvent pas exercer de pression financière sur les entreprises, si ce n’est par défaut, par exemple par une certaine souplesse par rapport à l’aspect esthétique des installations. Seul le projet d’écoparc mentionné plus haut envisageait une création structurée.

 

 8. Autres pollutions :

Quelques exemples de réduction de la pollution visuelle due à la publicité. Le souci du risque de pollution électro-magnétique est partagé par plusieurs élus ou candidats, qui s’entourent d’avis techniques et/ou veillent à ce que les antennes ne soient pas proches des écoles. Une commune reconnaît le droit des citoyens à consommer sans OGM, une autre adhère à une charte anti-OGM.

 

9. Bâtiment :

Le souci de la qualité environnementale entre à des degrés divers dans les projets de rénovation de l’habitat social : chauffage économe, isolation efficace, mise en œuvre de l’énergie solaire, recueil des eaux pluviales pour les chasses d’eau… Plusieurs communes dépassent l’obligation des 20 % d’habitat social ou y tendent, ce qui ne les empêche pas de viser la qualité environnementale.

 

 

III  Paix et Conflits

IV  Ethique et relations internationales

V    Solidarité internationale et aide au développement


Sur ces thèmes, il apparaît que les candidats et maires ne se voient pas agir directement mais sont d’accord de soutenir les associations qui y travaillent, en leur proposant gratuitement des espaces dans les locaux communaux, les bibliothèques, leur offrant leur soutien lors d’événements particuliers.

 

Sur le thème Paix et Conflits, les élus pensent plutôt

1/   Chercher un partenariat avec l’Education Nationale pour promouvoir l’éducation à la non violence

2/  Stimuler l’ouverture interculturelle dans les lycées

3/  Responsabiliser les jeunes par le biais des conseils municipaux d’enfants

4/  Encourager les jumelages

 

Ces trois thèmes ont été peu discutés lors des entrevues, par rapport aux deux précédents, en partie sans doute parce qu’inscrits en dernier et faute de temps.
Il est donc pertinent d’envisager de retourner rencontrer les maires et/ou leurs adjoints et les interroger sur ces sujets.

 

En outre, il paraît sensé de laisser évoluer les mairies sur ces trois questions car :

-  Les maires sont en général très préoccupés par la gestion immédiate de leur commune

-  Ils sont  poussés par la pression actuelle à s’investir d’avantage dans l’environnement ; du coup  ces 3 derniers sujets bénéficient d’une moindre énergie et leur paraissent plus éloignés de leurs responsabilités municipales directes.

-  Nous avons cependant senti que nous pouvions les sensibiliser d’avantage sur ces questions et les stimuler à agir.

-  Notre responsabilité est donc de réaliser un travail de préparation, d’argumentation, de proposition  en amont afin de faire advenir leur mobilisation.



27/12/2011
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